LE REMPOTAGE

La terre

Sa qualité est essentielle, puisqu'elle influe directement sur la santé de l'arbre. Les avis concernant sa composition sont assez partagés, mais on peut considérer qu'un bonsai se développe correctement dans un compost composé de 1/3 d'argile, 1/3 de terreau et 1/3 de sable ou de tourbe. Certains sujets exigent, bien sûr, une terre de bruyère plus acide (rhododendrons et azalées en particulier). Les spécialistes préconisent cependant des mélanges différents pour les feuillus, les conifères et les arbres à fleurs. L'important est ici de se conformer au mélange dans lequel le bonsai s'est développé; il est donc toujours souhaitable de se renseigner auprès du producteur lors de l'achat de l'arbre. Dans tous les cas, la terre doit être tamisée avant emploi, ceci afin d'éliminer tout risque de gêne pour les racines.

Pourquoi rempoter

C'est là un problème très important, trop souvent négligé. A la différence d'une plante d'appartement ou de balcon, le bonsaï a besoin d'un contenant qui soit en harmonie avec sa taille, mais surtout avec son style. Rappelons que le mot " bonsaï ", d'origine japonaise, intègre les mots " arbre " et " coupe ". Méconnaitre cela, c'est s'exposer à des fautes de goût et risquer de défigurer le bonsaï.

Il existe une gamme très étendue de coupes pour bonsaï, généralement proposées par les producteurs eux-mêmes. La plupart de ces coupes proviennent directement du Japon ou de Chine. Les coupes plates conviennent plus particulièrement aux sujets au port étalé ou rampant. Elles se creusent légèrement pour ceux à port droit, pour devenir profondes pour les sujets élancés. Les forêts gagnent à être présentées dans des coupes très plates et même, dans certains cas, sur de simples plaques de pierre figurant un affleurement rocheux. Les coupes sont très souvent en grès, émaillé ou non. Rares sont celles qui sont décorées. Les couleurs habituelles sont le bleu, le vert clair et le brun.

La préparation de la coupe

Les coupes pour bonsaï sont dotées de larges orifices d'écoulement, rendus nécessaires pour le drainage de l'eau d'arrosage, qui ne doit pas stagner, l'humidité ayant tendance à faire pourrir les racines. Il n'est pas question, ici, comme dans un vulgaire pot de fleurs, de placer sur ces orifices un tesson ou une pierre. On utilise de fins grillages en matière plastique (donc imputrescibles) que l'on maintient en place au moyen de fils de fer plastifiés, recourbés à l'extérieur de la coupe. Ainsi, le compost de culture, finement tamisé comme on l'a vu, ne risque pas de s'échapper, même après un arrosage très abondant.

Le dépotage

Le changement de coupe est rendu nécessaire le plus souvent en raison de la croissance des racines. Pour dépoter le bonsaï, suspendez les arrosages, jusqu'à dessèchement de la motte, en veillant, cependant, à ce que l'arbre n'en souffre pas. Le léger retrait de la motte permet alors un dépotage facile. Le plus souvent, il suffit de tirer légèrement par le tronc du bonsaï pour le dépoter.

L'examen de la motte

Il donne une bonne idée de la santé de l'arbre. Il est souvent l'occasion de contrôler que la motte n'abrite pas des hôtes indésirables, fourmis et larves de parasites, par exemple. Il permet aussi d'apprécier le développement des racines et de déterminer le rythme des rempotages ultérieurs.

La taille des racines

Cette opération est souvent considérée comme essentielle à la formation même du bonsai, la réduction des racines contribuant directement au phénomène de nanification.

Il faut commencer par enlever une grande partie de la terre de l'ancienne motte, en la grattant avec une griffe spéciale, qui permet, en même temps, de démêler les racines et donc, de les développer. Cette opération doit être effectuée avec délicatesse, car il faut blesser le moins possible les racines (surtout les plus grosses). Avec les plus gros ciseaux, on raccourcit les racines d'au moins la moitié, et l'on supprime directement toutes celles qui n'apparaissent pas en bonne santé, ou qui ont été blessées pendant le griffage de la motte. Ainsi préparé, l'arbre est prêt à être rempoté.

La coupe des racines constitue, bien sûr, une épreuve pour le bonsai, il est donc essentiel qu'elle intervienne au début du printemps, période où l'arbre est le plus vigoureux. Après rempotage, l'arrosage doit être très abondant.

Le rempotage

On a vu qu'il était important de choisir une coupe de volume adapté. La coupe étant préparée comme indiqué plus haut, on établit au fond de celle-ci une couche de drainage, composée de graviers. Le mélange terreux destiné à l'arbre est alors passé au crible, de façon à obtenir des granulométries différentes, la terre la plus "grosse" étant placée au fond, juste au-dessus de celle de graviers. On pose alors le bonsaï, et l'on ajoute la terre plus fine. Celle-ci s'infiltrera facilement entre les racines (il est essentiel, pour cela, qu'elle soit presque sèche). On tasse modérément avant d'arroser.

Certains sujets de grande taille risquent d'avoir du mal à tenir seuls. Il n'est pas question d'avoir recours à un quelconque tuteurage, mais il est possible d'attacher la motte avec un fil métallique, passé au travers des trous de drainage. Cette méthode est très efficace et totalement invisible. Il faut cependant penser à ôter le fil dès que l'arbre est enraciné. La coupe étant emplie de terre à 80 pour cent, on ajoute une couche de terre très finement tamisée, qui constituera la couche de finition. On la tassera avec la spatule qui se trouve à l'extrémité de la griffe ou des pincettes. On peut aussi tapisser la terre avec de la mousse, qui offre un caractère décoratif et garde la motte humide après chaque arrosage.

Il faut ensuite humidifier lentement la motte, jusqu'à ce que l'eau s'écoule par les orifices de drainage. C'est une opération qui peut être lente, la terre utilisée pour le rempotage devant être bien sèche. Pour éviter une trop forte évaporation, il faut disposer le bonsaï à l'abri du vent et du soleil pendant plusieurs semaines; il ne tarde pas, alors, à redémarrer, surmontant ainsi l'épreuve qui lui a été infligée. Ne perdez jamais de vue qu'un rempotage, en effet, bien que nécessaire, éprouve la plante. Il ne faut pas en abuser. Nous attirons donc votre attention sur la nécessité impérative de bien choisir la coupe dans laquelle l'arbre doit être transplanté. Une fois le rempotage effectué, il serait très dommageable à l'arbre que vous reveniez sur votre choix à propos du récipient et lui imposiez un autre rempotage à très bref délai.

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