LES MALADIES
On désigne sous cette appellation un certain nombre de troubles qui perturbent la vie du végétal au point d'entraîner son dépérissement et sa mort. On distingue généralement les maladies cryptogamiques, résultant de la prolifération d'un champignon, les maladies de carence, provenant d'un déséquilibre dans l'alimentation de la plante, les maladies bactériennes et les maladies virales (ces dernières, généralement incurables, étant fatales au végétal atteint).
L'Oïdium (ou le blanc)
C'est certainement la maladie cryptogamique la plus répandue. Elle se manifeste sous la forme d'une couche blanche et farineuse qui recouvre progressivement la ramure et les feuilles.
Le mycélium du champignon Sphaerotheca pannosa puise alors directement la sève dans les cellules végétales de la plante, d'où le dépérissement de celle-ci. L'oïdium est favorisé par une atmosphère chaude et humide, mal ventilée. Il est aussi fortement encouragé par un excès d'azote.
Il existe des traitements spécifiques contre le blanc (en particulier à base de soufre), qui seront appliqués de façon préventive si le milieu climatique se prête particulièrement à cette maladie. Dans tous les cas, on évitera de mouiller abondamment le feuillage, cause fréquente du développement de l'oïdium.
La rouille
Il s'agit également d'une maladie cryptogamique très répandue, qui se manifeste sous la forme de taches orange à brun, voire de pustules, sur la face interne des feuilles. Celles-ci se frippent puis finissent par tomber. Ces taches et pustules résultent de l'attaque d'un champignon - Phragmidium subcorticium - qui bénéficie, comme le blanc, de conditions climatiques chaudes et humides. La rouille est encouragée par un excès de potasse.
Les taches noires
Elles proviennent, elles aussi, des attaques d'un champignon redoutable qui atteignent plus particulièrement les feuilles (les ormes sont les plus touchés). Les taches noires gagnent progressivement l'ensemble de la feuille qui finit par se dessécher et par tomber.
L'application préventive d'un fongicide polyvalent est généralement suffisante. En cas d'attaque, il faut utiliser un produit à base de zinèbe ou de soufre.
La chlorose
C'est l'une des maladies, dite de carence, les plus répandues. Elle provient exclusivement d'un manque de fer dans l'alimentation de la plante. Elle se manifeste sous la forme d'un jaunissement du limbe des feuilles ou des aiguilles, alors que les nervures restent généralement bien vertes. La chlorose est favorisée par les sols calcaires qui fixent mal le fer. Il suffit, dans ce cas, de modifier le compost de culture à l'occasion d'un rempotage. Dans tous les cas, il est possible de procéder à un apport ferreux par un arrosage contenant du sulfate de fer dilué.
Les autres carences
Un manque de potasse peut déterminer une nécrose des feuilles, lesquelles se frippent, jaunissent sur les bords et finissent par tomber.
Un manque d'azote entrave le processus chlorophyllien : les feuilles deviennent vert pâle, des taches brunes apparaissent sur les tiges.
Un manque de magnésium porte préjudice à la floraison qui devient peu abondante, en même temps que les feuilles jaunissent légèrement.
Enfin, un manque de phosphore limite, lui aussi, la floraison. Les feuilles, elles, restent bien vertes, mais tombent précocement avant de jaunir.
Toutes ces carences peuvent facilement être compensées par une alimentation équilibrée de la plante.
D'où l'importance d'un plan de fertilisation adapté, tenant étroitement compte des besoins de l'arbre (respectant en particulier son cycle végétatif).
Le mildiou
C'est un champignon - Peronospora qui se manifeste sous la forme d'une moisissure grise affectant surtout le revers des feuilles et, dans certains cas, les sépales des fleurs, les marquant d'une auréole brune.
Une bonne aération et un arrosage mesuré suffisent généralement à en venir à bout. Sinon, on trouve des produits du commerce (poudre surtout) qui permettent de lutter efficacement.
Le pourridié
C'est une maladie cryptogamique grave qui affecte exclusivement les racines. La cause principale de contamination est l'apport d'engrais organique mal décomposé directement sur les racines (fumier frais, par exemple). Le champignon est, bien sûr, encouragé par un arrosage trop abondant, un mauvais drainage et la présence d'une soucoupe ou d'un plant sous la coupe.
Affectant la partie souterraine de la plante, le pourridié est difficile à déceler, tout au plus peut-on s'inquiéter du dépérissement de la plante qui doit conduire à un examen des racines à l'occasion d'un dépotage. Il est difficile de lutter contre le pourridié, la seule solution étant de supprimer toutes les racines atteintes, ce qui affecte souvent gravement la santé de la plante, un déséquilibre trop important pouvant la faire mourir. Il faut aussi éliminer le plus possible la terre contaminée, ce qui oblige à désagréger la motte. Après la transplantation (dans du terreau sain), on veillera à bien bassiner le feuillage pour compenser la capacité des racines à puiser l'eau nécessaire à la plante.
Le chancre
C'est une maladie bactérienne et non cryptogamique, qui se manifeste sous la forme d'une boursoufflure de l'écorce et de calosités. Il provient souvent d'une taille effectuée avec du matériel contaminé et non désinfecté (d'où l'intérêt de passer sous la flamme du briquet la lame des cisailles et des greffoirs). La seule solution pour lutter contre le chancre consiste à éliminer les parties atteintes (élimination d'une branche ou ablation de la partie touchée) en veillant à panser la plaie avec du mastic permettant la cicatrisation. Il faut aussitôt brûler les parties qu'on a retirées, et désinfecter l'outillage.
Les maladies virales
Elles sont peu fréquentes, fort heureusement, car on ne peut y porter remède qu'en détruisant les sujets atteints pour limiter une éventuelle épidémie.
Le virus le plus dangereux pour les plantes cultivées est sans doute celui de la mosaïque, qui se manifeste sous la forme de plaques alternativement vertes et jaunes, et par un éclaircissement des nervures des feuilles, lesquelles finissent par se recroqueviller, se dessécher et tomber.
Le matériel de lutte
Les produits de traitement sont présentés soit sous forme liquide (ou de poudres à dissoudre), soit sous forme de poudres à utiliser telles quelles. Il faut donc un pulvérisateur ou bien une poudreuse. Le premier servira également au bassinage des feuilles lorsque c'est nécessaire, ce qui le rend indispensable. La poudreuse, en revanche, ne présente d'intérêt que dans des cas bien spécifiques. De plus, certains produits de traitement présentés en poudre, bénéficient d'un conditionnement permettant le poudrage.
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