L'ENGRAIS

En même temps qu'elles puisent l'eau contenue dans le sol, les racines absorbent les substances nutritives nécessaires à la plante. On comprend aisément que la faible quantité de terre contenue dans la coupe d'un bonsai ne puisse pas posséder suffisamment de substances nutritives pour assurer le développement et même la survie de la plante. Un apport régulier d'engrais est donc indispensable au bonsaï.

Quel engrais ?

Peut-on s'étonner que la tradition bonsai fasse fi des engrais du commerce et, en particulier, des engrais liquides ou en poudre d'origine minérale? Outre l'aspect indiscutablement intellectuel qui fait écarter ces engrais "modernes", il convient de noter que le bonsai profite d'un engrais à action lente; c'est le cas des engrais d'origine organique, dont la décomposition s'effectue toujours de cette façon.

Le bon engrais pour les bonsaï contient environ 50 % d'azote, 30 % de phospore et 20 % de potasse. Il peut être à base de poudre d'os, de sang desséché, de corne, de poisson, etc.

Il est présenté en poudre, que l'on étend à la surface de la terre, en l'incorporant par griffage, ou en boulettes, que l'on dispose simplement sur la terre, l'assimilation par le compost se faisant par capillarité. Ces boulettes, très traditionnelles, sont souvent préférées à la poudre, mais on ne peut les employer lorsque la terre est recouverte de mousse, l'engrais brûlant celle-ci et laissant une marque.

Il en est un peu de la fumure comme de l'arrosage : tout dépend de la plante (de ses besoins) et de la taille de la coupe. Avant toute chose, il faut savoir que l'excès d'engrais est plus préjudiciable à la plante que son manque. L'engrais n'est pas destiné à faire grandir l'arbre, mais à assurer sa subsistance; une fumure trop abondante va, en quelque sorte, à l'encontre des efforts de nanification. De plus, un excès d'engrais brûle les racines, ce qui entre ' nerait immanquablement le dépérissement de la plante.

L'apport d'engrais s'effectue pendant la période de végétation de l'arbre, c'est-àdire du printemps à l'automne. Pour les arbres à fleurs et à fruits, cet apport n'intervient qu'après la floraison. Pour les feuillus, il se prolonge jusqu'à la chute des feuilles, alors qu'il doit être suspendu en octobre pour les conifères. Si l'on utilise de l'engrais- en poudre, une à deux doses (cuillerées à café) mensuelles suffisent. Si l'on utilise des boulettes, il suffit d'attendre qu'elles aient fondu, les nouvelles boulettes ne devant pas être disposées à la même place (elles doivent toujours être placées à mi-distance entre le bord de la coupe et le tronc, et jamais près de celui-ci, car elles risqueraient de brûler les racines). Il va de soi qu'il est inutile de fumer pendant l'hiver, période où les racines absorbent très peu de nourriture.

Il est possible d'ajouter à l'eau de brumisation un engrais foliaire et, pour les sujets à feuilles vernissées, dé l'albolinéum qui fera briller le feuillage.

Il convient ici d'être prudent, et de ne pas abuser des produits proposés dans le commerce pour faire briller artificiellement les feuilles. Présentés souvent comme de véritables " polish " pour les feuilles, ils peuvent se révéler dangereux pour certaines espèces. Ne confondez pas bonsaï et plantes d'intérieur, même si les modes de culture présentent d'évidentes similitudes. Enfin, notez qu'il ne faut pas donner d'engrais à un bonsaï d'intérieur dans les trois mois qui suivent son rempotage; soyez donc patient.

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